La légende raconte que le sage Bhagirata aurait pris cette posture longtemps pour faire revenir l’eau du Ganges lors d’une grande sécheresse. D’abord il tint la posture avec une telle intensité que la force des flots détruisit toutes les cultures autour du fleuve. Alors il atténua l’intensité de sa posture, mais là juste un mince filet d’eau coula le long du lit du fleuve. C’est alors qu’il trouva l’intensité juste dans sa posture et le Ganges fut remis à flot harmonieusement.
Jolie histoire, qui nous apprend comment appréhender une posture de yoga. Trouver le juste milieu entre l’effort et le relâchement. L’eau symbolise souvent en Orient la circulation de l’énergie. Ici il s’agit de trouver la juste intensité dans notre pratique pour que le prāṇa circule correctement dans notre corps.
Les postures d’équilibre comme Bhagiratāsana sont idéale pour expérimenter et trouver cette justesse dans notre attitude, entre volonté et lâcher-prise. Le point d’équilibre est constamment en mouvement. A nous de de respirer profondément, nous ajuster, et d’accepter de perdre ce point d’équilibre et le retrouver calmement. Toute une école de vie les postures de yoga !
A noter dans cette posture le placement de la jambe pliée, pied contre l’autre jambe. Ce geste appelé konāsana est d’une importance primordiale en yoga. On le retrouve dans de nombreuses postures, et permet une réorganisation en profondeur de l’énergie stagnant en bas de notre corps. Pratiquer régulièrement les postures incluant cela réorganise, tonifie et purifie les organes du bassin et toutes pathologies qui peuvent s’y développer (urinaires, sexuelles, …). Nous y reviendrons largement.