La pratique collective du yoga est une invention occidentale du XXe siècle, toujours dans cette idée d’adaptation à une culture parfois bien différente des racines indiennes du yoga. C’est en effet dans une relation unique de maître à disciple que s’est toujours transmis le yoga jusqu’à présent.
Cependant, même dans la convivialité du groupe, la pratique nous intériorise vers nous-même, l’énergie collective sert un mouvement vers soi. C’est là qu’une autre forme de convivialité peut intervenir. Dans cette austérité apparente du yoga qui invite à épurer nos pensées par un certain effort de contrôle, à nous ramener ici et maintenant dans la disponibilité à être oubliant tout le poids de notre personnalité, il peut apparaître ici une rencontre véritable en nous-même. Il y a dans cette intériorité de la joie profonde qui ressemble à celle des retrouvailles avec un amis. Il y a une rencontre conviviale avec cette autre dimension de nous-même et cette rencontre apporte le plus grand contentement qui soi. D’elle se libère naturellement une joie, un amour, pour tout ce qui nous entoure.
C’est un joli paradoxe qu’en plongeant en soi, s’opère l’oubli de soi pour une ouverture à l’extérieur parfaitement pure, comme lavée de tout a priori et tensions relationnelles. C’est là l’expérience de la méditation.
Ainsi n’oublions pas dans nos pratiques à savoir lâcher la technique, le contrôle, pour permettre cette ouverture, cette convivialité intérieure, et se libérer quand on commence à lâcher tous les « moi je ». Le yoga ça n’est pas seulement chercher de la tranquillité et du silence en soi, c’est aussi retrouver la source intarissable de tranquillité qui est en nous et la laisser nettoyer notre regard sur le monde. C’est là le vrai sens de la bienveillance et de l’amour.
Et c’est ainsi que l’on fera du yoga pour vivre, et non vivre pour le yoga.